— Vous aussi ?… fait le capitaine à l’adjudant.
L’adjudant sourit et lève la main.
Mais Véron s’impatiente : « Dis ce que tu as vu après… ».
— Toi ! dit Goy, tu n’as pas raison. Tu as fait un outrage ; si l’adjudant t’avait mis le motif, c’était le conseil et cinq ans. Tu t’en tires avec un soixante, tu devrais être content.
— Et ça ! fait Véron, montrant à ses poignets les meurtrissures des fers.
— Peuh ! fait Goy, qui en a vu d’autres.
Le capitaine ramène à la question.
— Oui, dis ce que tu as vu, enfin, fait Véron.
— Tu sais bien ; j’ai vu, quand le sergent est venu pour te resserrer…
— Bien ! fait le capitaine, allez-vous-en. Je suis fixé.
— Je regrette pour l’adjudant, dont je n’ai pas à me plaindre, fait Goy en se retirant, mais ma conscience de détenu…
Cinq minutes plus tard, nous étions sur la route, à la sortie du camp. La nuit venait.