Page:Londres - Dante n’avait rien vu.djvu/98

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danse dessus. Après, ce fut les fers. Les éribas m’avaient valu des plaies : « Je vais te guérir, attends ! » Et il me passe de la teinture d’iode sur les plaies. Je criais comme un enfant. « Attends ! » dit-il encore. Il prend une touffe d’éribas, l’arrange en rond et la met sur ma tête, sans toutefois l’enfoncer.

— Maintenant, avec ta couronne d’épines, tu es comme Jésus-Christ, dit-il, et moi, ici, je suis le bon Dieu… Je suis resté sept jours en cellule. Pendant sept jours il m’a refusé de l’eau. Un jour, il m’apporta un demi-quart d’eau qu’il avait fait chauffer au soleil. Tous les soirs, les six sergents venaient.

— Alors, vous n’êtes pas encore mort ? me demandaient-ils.

« Tantôt ils me disaient tu, tantôt ils me disaient vous.

— Non sergents, mais donnez-moi à boire, par pitié !

— Appelle Moulana (le bon Dieu arabe), il fera pleuvoir.

« Je croyais qu’ils voulaient dire qu’alors ils me donneraient de l’eau. Et j’appelais : « Moulana ! Moulana ! ».

— Eh bien ! tu vois. Moulana ne veut pas