Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/161

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le poteau ne pouvait tenir sans nous.

On repart. Il doit être trois heures du matin.

L’Autre suit en parlant tout seul maintenant. Il délire debout. Enfin, pour l’instant, il ne nous retarde pas.

Les coqs chantent au matin !

Au loin, des lumières électriques, pâles dans le jour qui vient.

Attiré par elles, l’Autre passe devant ; il marche comme un pantin à manivelle, si vite qu’on ne peut le suivre. Il ne parle plus, mais il comprend encore. Il a compris que c’est la gare de Santa-Izabel.

Il a fait soixante kilomètres à pied en agonie.

Il arrive, s’effondre.


Le train part à quatre heures du soir, pour Belem. Les jours ordinaires, cela coûte un milreis deux cents. Aujourd’hui, dimanche de carnaval, paraît-il, le prix est de deux