Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/172

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Jean-Marie pâlit : ma photo en deuxième page !

Je lisais le portugais depuis deux mois. L’article n’était pas méchant. Mais il disait que la police française avait signalé à la police brésilienne qu’Eugène Dieudonné, évadé du bagne, devait être dans l’État de Pernambouc ou dans celui de Para.

Je revis le bagne. Nettement. Ce fut atroce. Et puis je me dis : je me suiciderai, mais n’y retournerai pas. Et j’eus comme un soulagement.

Je croyais déjà que tout le monde allait me reconnaître. À l’atelier, le lendemain, rien de changé. Ma propriétaire m’appelle toujours M. Daniel. Aucun chien ne levé le nez pour me regarder. Une semaine passe. Rien.

Une autre, puis d’autres.

Le 14 juin, à onze heures, je sors de mon atelier. Il fait très chaud. Je prends, comme chaque jour, le chemin de mon restaurant