Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/177

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J’étais couché à dix heures. Le dimanche, j’apprenais le portugais.

Je saisis les barreaux de ma cage ; je cale mon front contre eux, et je reste là, regardant dans le couloir.

C’est l’heure où je me rendais à l’atelier. Que va dire le patron, qui voulait faire de moi son contremaître ? Je dois six jours de chambre à ma logeuse. Pauvre Michel Daniel, on ne veut pas que ta tête remonte sur l’eau !

Et je me sens tout amer, comme si je chiquais du bois de quinquina.

J’entends s’ouvrir la porte du fond du couloir. Des pas résonnent. Je m’apprête à regarder qui vient : Jean-Marie, entre deux gardiens ! Lui ne me voit pas ; il va, portant son sort.

Je tourne comme une bête dans ma cellule.

Une heure passe. Elle passe mal ! Un gardien ouvre ma cage et, gracieusement, me fait signe de le suivre. On me conduit à la direction de la prison.