— Vous allez bien ?
Ils parlent tous les deux. J’entends les mots : Guyane ! Franca ! Pernambuco ! Ils regardent des fiches. Le deuxième préfet insiste : « Trabalhador honesto ! » ne cesse-t-il de répéter. Ils ont devant eux les déclarations des frères Krislanoff, mes patrons, des frères Fernandez, mes restaurateurs, de Dona Maria, ma logeuse. Le préfet me les montre et dit : « Très bon ! très bon ! » Il me dit : « J’ai écrit au ministre, à Rio. » Puis il sonne. Mon gardien apparaît. Il lui parle en portugais. Mon gardien me montre que je dois le suivre. Le préfet me serre la main. On m’enferme dans une pièce à côté.
Il y a un fauteuil, un lit, un grand stock de bottes de gendarmes ! Ah ! les braves bottes !
Je m’étends sur le lit. Le gardien se met dans le fauteuil.
On entre ; c’est le préfet de police. Il déloge le gardien, approche le fauteuil de mon lit, s’installe.