Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/200

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— Au Para, vous êtes chez vous, qu’ils disent !

Je n’ose rien dire ; mais, tout de même, une heure avant, où étais-je ? En prison ! C’est peut-être cela qu’ils appellent chez moi ? Pour dire la vérité, je ne comprends plus rien à rien. Alors, je mets un gros cigare dans mon bec et je laisse courir.

On se lève tous trois. Il est dix heures. Faisant une grande fumée, nous cheminons sans souci vers le Port of Para. On y arrive. La prison, ou je ne sais qui — en tout cas ce n’est pas moi — a fait porter nos bagages. Je reconnais à la douane ma vieille besace de Guyane. Je me baisse pour la charger ; l’agent 29 se précipite et me la prend des mains. Je regarde partir avec attendrissement, manié non sans respect par le représentant de la loi, le dernier instrument de mon évasion.

L’Itabera illumine le quai. Je trouve le bateau admirable. Après les pirogues d’Acou-