Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

dien, le gardien au forçat. Mouchards patentés, reconnus, galonnés : les porte-clefs. Autant de mouchards que de moustiques.

Vous n’avez pas idée, vous, les hommes libres, de ce qui se passe dans le trou du bagne. L’homme est lâche devant la faim. Pour un supplément de pain, un fruit, une place de blanchisseur, il vend son camarade. N’a-t-il rien à dire ? Il invente. Comme il s’attaque de préférence aux hommes dont le procès fut retentissant, l’administration le croit — par peur des blâmes ministériels.

Malgré tout, je ne cessais de penser à la Belle.

… Quelle Belle ?

— La liberté, pardi ! C’est ainsi qu’on la nomme là-bas. Vous supposiez autre chose ? Une femme ? Mais non ! Il n’est qu’une Belle, pour nous. À part les vieux (et pas tous encore) et quelques centaines de dégoûtants qui trouvent leur vie dans cette grande auge, tout le monde l’invoque. Le cœur de