Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/42

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ma parole. Il est parti… « Courage » Dieudonné ! À bientôt, à Paris ! » me cria-t-il du bateau qui l’emmenait.

Il pensait obtenir ma grâce.

Le temps passa. Le gouverneur ne revint pas… Un jour, c’était en décembre, je travaillais à la maison Chiris, sur le quai, vous savez, après les baraquements de la douane. Le surveillant Bonami, un Corse, un assez bon garçon, vint me chercher. « Faut que je vous conduise à la Délégation, on a quelque chose à vous apprendre. C’est même bon, je crois. »

Je suivis le chef.

Nous arrivâmes. « Vous avez cinq ans de grâce, me dit le commandant Jean Romains, vous êtes libérable le 30 juillet 1929. Signez. »

Mon cœur se refroidit. Je comptais sur la grâce totale. Elle m’avait été promise. J’avais acheté des malles. Elles étaient remplies de souvenirs : coffrets, tapis d’aloès, cannes en