Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/71

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Je sens qu’ça sent bon ! Ma femme qui m’attend depuis vingt-neuf ans, cette fois, ne sera pas déçue. » Enfin, c’est ce qu’il disait !

Aussi loin que s’étend le regard, ce n’est plus qu’un banc de vase dont on ne voit pas la fin.

Conseil de guerre. Nous décidons de sortir de là dès le lendemain au « montant », à la pagaie et à la voile. Les pagaies manquant, nous arrachons les bancs de la pirogue et nous taillons sept palettes. On pagayera à genoux, voilà tout !

Maintenant, dormez, dis-je aux compagnons. Il faudra être forts demain. Je veillerai.

La nuit est froide. La lune bleuit les flaques d’eau qui sont restées sur la vase. La lanterne du dégrad des Canes, le seul œil de cette côte réprouvée, cligne au loin.

Menœil ne s’est pas endormi. Deverrer rêve tout haut. Je l’entends qui dit : « Non, chef ! Non, chef ! Ce n’est pas vrai. » Il se débat encore avec la « Tentiaire », celui-là !