Page:Londres - L’Homme qui s’évada, 1928.djvu/93

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de s’y raccrocher. Pendant des heures, nous avons fait ça. Tout pour un verre d’eau, vous entendez, tout ! C’est la nuit de nouveau. Une lumière apparaît : la lanterne du dégrad des Canes. La revoilà, celle-là !

Nous étions à moitié morts. Tous nous montons sur le radeau et ne bougeons plus.

Acoupa se met soudain à crier : « O ! du canot ! O ! mouché du canot. » Mots créoles, appel aux noirs des parages.

On ne répond pas.

Alors, je rassemble mes forces, je me jette dans le fleuve. J’irai à terre chercher du secours, puisqu’il y en a. Je nage. À cent mètres de la côte, je n’avance plus. Toujours cette sacrée barre ! J’essaie de la prendre de biais, puis de tous les côtés. Pas moyen. J’ai la sensation que je vais couler. Je reviens vers l’endroit où j’avais laissé le radeau.

Il n’y est plus !

Je cherche. Je nage mollement. Je fais la planche, les vagues me retournent. Je