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MONSIEUR POU

— Voulez-vous entrer, oui ou non ?

Depuis un moment, un doigt timide frappait à la porte de ma chambre 518.

J’avais d’abord fait gentiment : « Entrez ! »

Puis j’avais crié : « Entrez ! »

Maintenant, je disais : « Oui ou non ? »

Alors la porte joua et je vis rouler jusqu’à ma table quelque chose qui, tout d’abord, me parut être l’un de ces ballons gigantesques que parfois les clowns poussent sur la piste pour s’amuser. Mais je me trompais : c’était un homme.

Le torse boudiné dans une camisole bleue, les jambes, du moins les deux courts poteaux lui servant de jambes, cachés sous une jupe brève et noire, ce curieux spécimen d’humanité pouvait mesurer un mètre quarante de haut sur un mètre quarante-deux de circonférence. Il s’avançait comme une bonbonne lancée sur le parquet à la manière d’une toupie. Quant à son visage, il était exactement celui que les Lyonnais ont donné à Gnafron.

Au temps fabuleux de mon enfance, Gnafron était déjà mon grand ami. J’aimais sa trogne. Plus tard, j’avais compris que, s’il buvait, c’est qu’il