avait sans doute ses raisons. Mais je ne lui avais encore jamais serré la main. Aujourd’hui, Gnafron, descendant de son guignol, venait à moi. La rencontre de cette vieille connaissance sur cette terre d’Extrême-Orient m’émut profondément.
— Asseyez-vous Gnafron !
— Pourquoi, Monsieur, m’appelez-vous Gnafron ?
— C’est, dis-je, que vous ressemblez étrangement à l’un de mes amis, qui était parmi les meilleurs. Il s’appelait Gnafron. Et cela m’est doux, loin de ma patrie, de rapprocher le présent du passé.
— Je comprends, fit-il, et vous me voyez fort heureux de cette ressemblance. Mon nom, toutefois, est M. Pou. Je suis le lettré chinois que Son Excellence, M. le ministre de la grande France, a choisi de sa propre main, comme interprète à votre usage.
— Les ministres de France, monsieur Pou, sont de curieux inspirés et, n’était le salut que je dois à votre savoir, je dirais qu’ils n’en font jamais d’autres ! Mais respect à son choix ! Je sens tout le secours que vous apporterez à mon ingrate mission. Grâce à vous, mes journées chinoises, qui, cependant, ne manquaient pas de rondeur, pren-