Page:Londres - La Chine en folie, 1925.djvu/72

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

75
LA CHINE EN FOLIE

à dragon vert sur soie rouge. Les lances se redressent, les fanions saluent. Merci.

Je suis dans l’antre. L’interprète me prend. Puis, un Chinois obèse, robe de brocart, casaque de satin, et la bienvenue sur la face, m’envoie trois coups d’échine par la figure. Ce doit être le grand chambellan. Son dos est encore courbé que Tsang-Tso-lin, le tyran, brusque les préliminaires. Des mains invisibles soulèvent une tenture. Il apparaît au fond d’un salon, à gauche.

Il n’est pas plus grand que Napoléon. Sa tête est celle d’un épervier qui, depuis un mois, n’aurait pas trouvé un seul bon morceau de charogne à se mettre dans le bec. Il est inquiet, maigre, fin, et, dans son corps (j’ai toujours sur moi un appareil radiographique), je me rends compte que son âme n’est pas droite, mais de biais. Quant à son regard, j’ai bien cherché, je ne l’ai pas vu. Il n’en a peut-être pas ?

Il est vêtu de la robe et de la camisole nationales. Ses mains sont dans ses manches, comme dans un manchon, et son chef est couvert d’une calotte d’ecclésiastique catholique romain. Sur cette calotte une perle. Ah ! Mesdames ! cette perle ! De quel pillage sort-elle ? S’il s’endort pendant l’audience, je la lui vole.