Page:Londres - La Chine en folie, 1925.djvu/122

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

125
LA CHINE EN FOLIE

— Mais je ne sais pas, Sir, fait-il obligeamment.

C’est bien cela. Il ne sait pas ! On ne sait pas ! Moi non plus, c’est évident, je ne sais pas !

Je suis déjà dans le hall. Qui peut me renseigner ? Sont-ce ces Américains touristes qui ont encore le jambon de leur breakfast sur les joues ?

— Pardon ! dis-je, en m’approchant d’eux, la Chine, est-ce une république ou un empire ?

D’un regard d’homme bien nourri, ils me chassent de leur rayon comme un fou famélique.

Je sors et me rends à la poste. Le fonctionnaire chinois est derrière sa petite grille. J’apprivoise l’homme, lui achète des timbres, lui demande si les courriers fonctionnent à sa satisfaction, etc…

— Dites, mon ami, pourriez-vous me donner un renseignement ? En Chine, avez-vous un président de République ou un empereur ?

— Nous avons les deux, répond-il.

Je prends la porte et me plante contre un arbre. Je vais réfléchir un moment.

Voyons ? Hier, j’ai vu un monsieur. Je l’ai touché. Il avait un mètre quatre-vingt-cinq de taille. Il m’a dit qu’il était le chef de l’État, le seul. Deux heures après, il m’a envoyé sa photographie. Ai-je des visions ?

Mais on me frappe sur l’épaule. Je sursaute.