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LA CHINE EN FOLIE

le Chinois que vous êtes. Vous ne cessez, quand tout va bien, de réclamer l’abolition des privilèges européens ; qu’une tempête s’élève, aussitôt vous accourez à l’abri de nos baïonnettes. Mais cela est bien. En attendant, causons.

— Agissons ! monsieur, nous causerons après.

Et déjà M. Pou ouvrait ma vieille valise, en peau de cochon, y précipitait en hâte les quatre « linges » qui, étant ma propriété personnelle, pendaient, sans en être d’ailleurs autrement étonnés, aux quatre clous de ma garde-robe pékinoise.

— Ohé ! monsieur l’interprète, c’est aller fort et un peu vite. Où est donc M. Tsang-Tso-lin ? Encore à Moukden. Où est donc M. Wou-Pé-Fou ? On ne sait où !

— Où sont donc les gens de raison ? Sur le chemin de l’hôtel des Wagons-Lits. Aller à la citerne quand elle est vide, autant rester dans ses pantoufles. Citerne vide, hôtel bondé, même dé !

— Gloire à M. le ministre de France ! m’écriai-je, Il n’y a dans toute la Chine qu’un interprète sans pareil et il a su le dégoter. Laissez là mes faux cols, Gnafron de mon cœur, donnez-moi le bras et descendons. Un verre de champagne n’a jamais attristé deux amis. Allons le boire. La guerre est proche et mon journal est riche.