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SHANGHAÏ

Foi d’homme libre, on ne peut passer cette ville-là sous silence.

Quand tous les coins du monde seront devenus des Shanghaï, le monsieur ayant encore le goût des choses de l’esprit devra, sur-le-champ, acheter un revolver, le poser sur sa tempe, penser une dernière fois à sa famille, jouer à pile ou face, perdre et se brûler la cervelle.

Il est des cités où l’on fait des canons, d’autres des étoffes, d’autres des jambons. À Shanghaï on fait de l’argent. C’est la matière première et dernière. Si l’on se promenait avec un panier et qu’on pressât le nez des passants, on rentrerait chez soi, fortune faite.

On m’avait dit qu’à Shanghaï on ne parlait que l’anglais. C’était un affreux mensonge. Tout alphabet y est inconnu. La langue de ce pays