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LA CHINE EN FOLIE

thodoxe, mais je viens la mettre sous votre protection. Ils lui ont pris cent louis, ils l’empêchent de rejoindre son frère et je crois bien qu’ils préméditent de la violer.

— Mon fils, nous pourrons peut-être lui faire rendre son bien et revoir son parent. Quant au reste, je préfère avouer que je n’en réponds point. Est-elle robuste ?

— Elle a ses ongles.

— Cela vaut mieux que mon appui. En Chine, mon fils, surtout dans les périodes troublées, les femmes…

— Merci, m’avait dit tout à l’heure la petite Sibérienne, merci d’avoir parlé de moi à ton grand pope. Maintenant, bonne chance pour toute ta vie… et va-t’en sans te retourner.

Il était huit heures du soir. La ville mandchoue ne resplendissait guère sous ses lanternes. Et le pauvre coolie travaillait dur pour retirer son rickshaw des ornières. Cette nuit, il fera terriblement froid et je n’aurai plus de manteau de vison !…

Quand j’arrivai à la baraque qui servait de gare à cette ligne-là, un Européen en fureur frappait du pied contre le guichet fermé.

— Bonsoir ! fit l’homme.