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Page:Londres - Le Juif errant est arrivé, 1930.djvu/249

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affaire. On parla du sionisme comme d’une expérience curieuse et déjà manquée. Son village d’enfants, ses colonies communistes firent la parade sur les tréteaux de la presse. Il s’agissait bien de cela ! Le sionisme n’a jamais été une expérience, mais une idée.

Et cette idée était celle-ci : s’il n’est qu’un Juif qui en ait assez d’être Français, Anglais, Autrichien… un Juif qui veuille vivre librement en Juif, ce Juif se cramponnera-t-il au morceau de terre où il peut se proclamer Juif ?

Il s’y cramponnerait.

Contre le vœu de l’Angleterre, contre l’indifférence des Juifs médiocres, l’argent arrivant de New-York et d’ailleurs, les nouveaux Juifs, morceau par morceau, achetaient la Palestine. Et ils bâtissaient des usines, et ils élevaient des moulins, et ils plantaient le blé, la vigne, l’orge, le maïs, le tabac, l’oranger, le bananier, le citronnier, et par des travaux audacieux ils demandaient au Jourdain la lumière des nuits.

Et la crise passa.

Alors l’inquiétude des Arabes grandit.

Les petits massacres de Juifs n’intimidaient plus les Juifs, les Arabes tuaient-ils un Juif ? Les Juifs tuaient deux Arabes. Deux Juifs ? Quatre Arabes !