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le juif errant est arrivé

Mais que sont-ils venus chercher, les Juifs, en Palestine ? La fortune ? Non, un pays !

Aucun doute ne peut planer là-dessus. Ce sont des Juifs qui avaient la patrie juive dans le sang. Ce que l’on appelle « sionisme » n’est qu’une maladie de l’âme d’Israël. Cette maladie n’atteint pas tous les Juifs, mais ceux qu’elle a mordus sont bien en son pouvoir. On ne devient pas sioniste par raisonnement ; le sionisme est même, je crois, le contraire de la raison. On est sioniste par instinct. C’est une passion, et l’on voit chaque jour des quantités de personnes ne pouvant résister à leur passion.

Or un homme qui se livre à sa passion est heureux.

Le colonel Kische, le consul Van Vriesland, le maire Dizingof, l’ingénieur Ruttenberg, le planteur Tolkowski, Jabotinsky l’extrémiste, qui voit quatre millions de Juifs, dans trente ans, sur la terre de ses pères, les bibliothécaires tchécoslovaques, les médecins allemands, Rubin le peintre, les vingt autres peintres, les poètes hébreux, les fermières aux mains blanches, les chauffeurs illuminés, les jolies étudiantes envoyées par l’Amérique, les jeunes couples qui font « mismous » à l’angle des rues. Mismous ! ainsi ont-ils traduit le mot flirt