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le juif errant est arrivé

Il réveilla un peuple endormi depuis dix-neuf siècles.

C’était un Juif.

Le peuple était celui d’Israël.

Le nom de l’homme est Théodore Herzl.

Il naquit à Budapest, en 1860.

On dit qu’il était séphardi, autrement dit qu’il descendait de ces Juifs espagnols que l’Inquisition tisonna avec une amoureuse ferveur. À cette origine il devait la beauté de son visage et la majesté de son port. « Comme Saül, écrit Zangwill, il dominait ses frères de sa haute taille, avec une longue barbe noire, des yeux étincelants et la figure des rois assyriens sur les bas-reliefs antiques. Sa conversation était fascinante et il exerçait un effet magnétique sur tous ceux qui entraient en contact avec lui, depuis les empereurs jusqu’aux pauvres Juifs qui s’arrêtaient pour baiser les bords de son manteau. »

Il était journaliste à Paris, correspondant du journal viennois la Neue Freie Presse.

Cet avatar lui était advenu en 1891. Docteur en droit, il avait d’abord tâté de la robe noire, comme stagiaire près la cour de Salzbourg. Mais l’instinct de sa race le piquait au talon. Il quitta la robe