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Page:Londres - Le chemin de Buenos-Aires, 1927.djvu/134

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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

une journée, on peut lui rendre hommage, c’est une bonne travailleuse.

Voilà la recette. Maintenant et les dépenses ?

L’œil de Victor s’éclaira d’une lueur goguenarde et Victor se frotta les mains comme lorsqu’on aiguise un couteau contre un autre couteau, prêt à me découper, pour me manger ensuite.

— Et les dépenses ? À pied d’œuvre, une femme revient à trente mille francs, soit que vous alliez la chercher en France, soit que vous la fassiez venir, soit que vous l’achetiez sur place. Ceci n’est rien. La location de la casita ! de sept à huit cents pesos par mois. L’entretien de la maîtresse et de la bonne. L’argent envoyé chaque mois à sa famille. Les multa (les amendes). Les gâteries ! Le coulage ! Supposiez-vous que nous n’avions qu’à tendre la main ?

Le métier de maquereau, monsieur Albert, n’est pas un métier de père de famille ! Il nous faut être administrateur, éducateur, consolateur, hygiéniste. Du sang-froid, de la psychologie, du coup d’œil, de la douceur, de la fermeté, de l’abnégation ! De la persévérance ! Savez-vous quels sont, plutôt quels étaient nos principes dans le temps où le Milieu n’était pas contaminé ? Nous devions être corrects partout, aussi bien dans les mauvais endroits que dans un salon.