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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

— Cela leur apprend le plaisir de faire le bien. Quand arrivent les lettres de remerciements, les femmes sont heureuses. Elles ont plus de cœur au travail !

Il continua :

On la débarrasse de tous ses vices : tabac, paresse, goût irraisonné de l’amusement.

Nous lui apprenons à s’habiller. Au début nous sommes forcés de nous fâcher pour leur faire acheter une paire de souliers convenables. Elles disent que des chaussures de trente francs feront aussi bien ! Mais là, nous obtenons des résultats rapides. Bientôt rien n’est trop beau. Quand on arrive au diamant, il n’est jamais assez pur. Il ne faut pas qu’il ait un crapaud !

— Tenez, dit Jean le Barman, je vais encore vous montrer ce que nous sommes. Moi j’ai eu « un maximum de jeunesse et de beauté ». Mado, prix de beauté d’une province de France en 1921. Elle s’est amourachée d’un natif de par là. L’ai-je contrariée ? J’avais fait de grosses dépenses sur elle. Le natif me les a remboursées. Et j’ai laissé partir cet oiseau d’or vers son bonheur. — Tiens, m’a-t-elle dit, je t’abandonne tout, mes fourrures, mon linge, mes bijoux. Je vais faire venir ma sœur, tu l’habilleras. J’ai été heureuse avec toi, sois heureux avec elle. Elle a non seulement fait venir la