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Page:Londres - Le chemin de Buenos-Aires, 1927.djvu/14

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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

— Voulez-vous que je fasse signe à celui-là ?

Il me plaisait. Il marchait doucement pour ne rien perdre du spectacle offert par Paris. Son costume était brun et lui aussi.

L’homme fut un peu étonné, mais il s’approcha tout de suite.

— Prenez un verre avec nous.

— C’est moi qui vous offre, monsieur Bayard.

Il s’assit.

— Il pourrait vous raconter de jolies histoires s’il voulait.

— Moi ? Je ne sais rien, monsieur Bayard.

— On ne vous demande pas des précisions, ce que vous avez fait la nuit dernière, par exemple.

— Je n’ai rien fait la nuit dernière, monsieur Bayard. Pas plus bourgeois que moi. Couché à onze heures.

— Vous pourriez nous dire votre dernier voyage à Buenos-Aires.

L’homme sourit. De sa poche à revolver il tira un étui d’argent. Les cigarettes qu’avec grâce il nous offrit, étaient d’Égypte. On les fuma.

— Pour bientôt ce nouveau petit départ ? fit Bayard.

L’homme leva des yeux indécis. Mais il ne put porter son regard jusqu’au ciel. La tente du café lui coupa la vue…