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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

L’homme serra les dents — il pensait aux témoins.

— Je vous demande bien pardon, monsieur Bayard. Si je l’ai dit je l’ai dit, mais ce n’était pas l’expression de ma pensée réfléchie. Vous me connaissez, vous, monsieur Ba…

— Va-t’en mon petit gars, va te promener, tu ne pourras trouver plus belle journée qu’aujourd’hui !

Il en passait toutes les cinq minutes.

Bayard appela Siméon. C’était le plus élégant du défilé. Il devait rire de se voir si beau en son miroir.

— Vous voyez, monsieur Bayard, je me promène, et combien tranquillement. Vous savez que je suis en liberté provisoire. Ce n’est pas bien ce que l’on m’a fait. C’est du mal. Ils m’ont arrêté au débarquement à Bordeaux. J’ai purgé deux mois. Il y a des juges heureusement dans notre belle France. Je ne suis sorti que depuis avant-hier. Je vous remercie, monsieur Bayard, vous ne m’avez pas chargé. Vous comprenez la justice. Voulez-vous un perroquet ? Enfin ! qu’est-ce que j’ai fait ?

— Tu as emmené un faux poids. (Un faux poids est une fille qui n’a pas vingt et un ans).

— Ne dites pas cela, monsieur Bayard.

— Siméon ! Siméon !