Page:Londres - Le chemin de Buenos-Aires, 1927.djvu/180

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
182
LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

C’est entrée libre !

La gardienne n’est là que pour donner un coup de sifflet en cas de contestation. Et le vigilant accourt, le vigilant à qui le maquereau donne deux pesos par jour ! Ce qui fait que la femme travaille, une fois, pour le vigilant !

La gardienne ! c’est une Chinoise très vieille et qui ronfle dans une volière désaffectée, un os de poulet et une écorce de banane sur les genoux.

Aussi les atorrantes en profitent-ils. D’ailleurs, ils ont des droits comme les autres à la Boca.

Tout le monde est admis à communier.

Chacun attend dans le recueillement.

On ne regarde pas son voisin. Les yeux sont fixés sur les dalles. Ils se relèvent seulement quand la prêtresse paraît. Alors tous les regards se portent sur elle. Ils retombent sur les mêmes dalles dès qu’elle a repoussé sa porte.

À certaines époques elle la repousse soixante-dix, soixante-quinze fois par jour.

C’est vrai.

Ce sont nos petites Polaks qui remplissent le contrat afin de sauver l’honneur de la famille.

Et ces hommes ? Vous croyez que ce sont des hommes qui viennent s’amuser, comme l’on dit ? Ce ne sont que des mendiants de la grande aumône.