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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

avait écrit à Robert le Bleu : ainsi que son devoir le lui commandait.

Le train roulait par la pampa.

— J’ai bien réfléchi, je vais la vendre, me dit Robert.

Mon travail est à Buenos-Aires. Puisqu’elle ne marche pas toute seule, je dois m’en débarrasser.

— Et si elle ne veut pas ?

— Vous croyez que je vais lui raconter mon projet ? Je vais la « plaquer ».

— Si vous la plaquez vous ne la vendrez pas.

— Mais si. Je n’ai pas besoin d’elle pour la vendre. Je l’ai d’ailleurs achetée comme ça.

— Comment ?

— Voilà six mois, à un camarade qui partait. Il m’a prévenu. Veux-tu me succéder ? m’a-t-il dit. Je te la laisse pour quinze cents pesos. Ce sera moins cher pour toi que d’aller en remonte. J’ai accepté. J’ai payé.

— Et si elle n’avait pas voulu ensuite ?

— Elle ne pouvait faire autrement. Son homme parti, on ne l’aurait pas gardée dans la maison. Qu’aurait-elle fait puisqu’elle ne sait faire que ça ?

— Et pourquoi ne l’aurait-on pas gardée dans la maison ?

— Parce que le patron est maître chez lui et, qu’entre le patron et nous…