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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

— Bien réussi ! fit-il, mais tout le monde y a mis du sien !

— Sors-les comme les autres fois, sur le coup de neuf heures, on sera à la grille.


Nous remontâmes bourgeoisement Rivadavia. Il s’agissait maintenant d’aller boire des cubanos. On s’arrêta dans une Confiteria où j’avais remarqué qu’on les servait secs. En effet, ils étaient bons. Et cela nous donnait du courage pour les événements à venir.

— Évidemment, elles sont là parce qu’elles le veulent. Mais je suis obstiné et je vous pose encore la question. Savent-elles exactement ce qu’elles viennent faire ?

— Exactement, nous ne le savons pas nous-mêmes. De plus, des filles jeunes comme ça, avec si peu d’instruction, n’ont pas beaucoup d’idées. En tout cas, ce qu’elles n’ignorent pas, c’est qu’elles viennent gagner de l’argent avec leur jeunesse. Le reste, c’est des détails. Nous sommes là pour les expliquer.

Le Sincère, qui ne disait rien depuis longtemps, me regarda :

— On croit que notre rôle est de séduire. C’est de faire comprendre !

Il ajouta : Ce ne sont pas des choses qui sont si profondes. C’est tout naturel.