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Page:Londres - Le chemin de Buenos-Aires, 1927.djvu/213

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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

qui vaut une beauté, caissière dans un bazar de Marseille. Un vrai bazar !

Elle est sur le chemin de Buenos-Aires. C’est son premier voyage. À bord, elle confie ses espérances aux passagers :

— Je gagnerai quatre fois plus comme caissière en Argentine…

Les passagers, vieux rouliers de la ligne, sourient.

— Dans un an je pourrai faire venir ma mère, avec ma sœur…

— Voyons, lui dit dit une dame, vous semblez être une honnête fille. Qui vous a procuré cette place ?

— Un monsieur et une dame. De braves personnes. Je les ai connus au restaurant où je mangeais, à midi. Ils m’ont prise en amitié. Ils me raccompagnaient souvent jusqu’à mon bazar. Ils m’ont dit qu’ils avaient habité Buenos-Aires, qu’ils y avaient des amis et qu’ils pouvaient m’y trouver une belle situation. Ils ont écrit. J’ai lu la lettre et la réponse. Leurs amis m’ont acceptée tout de suite. Ils ont même envoyé l’argent pour le voyage.

— Comment s’appellent-ils ces amis ?

— Monsieur et madame Majou.

— Que font-ils ?

— Ils ont deux grands bazars. Ils viendront me