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Page:Londres - Le chemin de Buenos-Aires, 1927.djvu/217

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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

Il répondit qu’il prêcherait dimanche matin à dix heures.

— Le Pasteur est très vieux, il le remplace.

— Où prêche-t-il ?

— Dans un temple, pardi !

J’ouvris des yeux émerveillés.

— Si vous voulez m’entendre c’est à la chapelle méthodiste Estados Unidos 1219.

J’en restai béant.


Il était bien du milieu : une femme à la Boca, une autre dans Cangallo.


Je ne me serais plutôt pas couché, j’étais Estados Unidos le dimanche à dix heures du matin.

Je regardais, je mesurais, je palpais les pierres, pas d’erreur, c’était une chapelle !

De méthodistes !

Je me répétais que l’on ne pouvait trouver sectes plus rigides.

Je voyais les âmes de ces fidèles passer devant moi, réincarnées dans des manches à balai !

J’entrai, raide comme la vertu.

Il y avait là des Américains du Nord, droits et secs. Leurs femmes, froides comme la rencontre des deux pôles. Elles devaient être un peu aigres, aussi, mais je ne les ai pas goûtées !