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Page:Londres - Le chemin de Buenos-Aires, 1927.djvu/220

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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

Méditerranée, ce qui me changea des eaux sales du Rio de la Plata.

Nous causâmes de nos petites affaires. Il n’avait pas encore « casé » la nouvelle, la passagère de Bilbao. Il ne lui trouvait que des places « indignes ». La mettre à la Boca ? jamais ! En faire une femme d’appartement ? Elle ne parlait pas encore l’espagnol. Aucune casita de libre dans un quartier convenable. L’employer « aux remplacements » ? Elle en avait déjà fait un avant-hier. Ce n’était que transitoire. Le mieux serait l’envoi au campo, à Rosario. Elle apprendrait la langue. On verrait après. Il me demanda mon avis.

— Que préfère-t-elle ?

— Ce que je déciderai.

Je fus sans avis.

Le cartel de l’Ideal Bar sonna huit heures.

— Il faut s’en aller ! La bourgeoise ne serait pas contente si nous laissions brûler son dîner. Elle doit vous avoir en sympathie, elle y travaille depuis hier soir.

— Alors, on va manger de la ratatouille ?

Taxi. Vitesse. Belgrano. Nous y sommes.

Dring ! La portière s’empresse. Le vieil ami est là, dans le patio.

— Et Madame ?

— Occupée.