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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

À dix contre trente, les nôtres, bravement, entraient dans la principauté ennemie.

Et je vous prie de croire que la furia francesa en décousait !

Une bonne leçon est toujours comprise.

En dehors de ceux qui mouraient en la recevant, les autres en profitaient.

Ils s’informaient avant de retourner faire le toréador dans une casita.

Ils ne s’attaquaient plus à la femme d’un puissant.

Mais à celle d’un petit, d’un inconnu, d’un nouveau débarqué, d’un va-nu-pieds, d’un sans défense.


Les humbles ont toujours payé pour les seigneurs.

Comme il ignore l’art de bien manger, qu’il n’a pas besoin de thésauriser pour partir en remonte, que l’avenir de la femme ne le préoccupe pas, qu’il vit seulement de pommades et de fumées, que son rêve n’est d’acheter ni un bar, ni une maison sur la Marne, mais une pochette de soie, il fait une superbe vie à la Franchucha. Les lundis on boucle la casita et, à nous les autos et les opéras, le champagne et les danseuses en pagne. On dépense ensemble, ce jour-là, tout ce qu’elle a gagné seule, dans la semaine.