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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

Il fallait la soustraire, au plus tôt, aux fantaisies de sa nature. Nous prîmes le train pour Mendoza. Nous y arrivâmes.

Je la mis à l’hôtel. Je courus voir ma petite femme, dans sa maison.

Elle avait eu une conduite exemplaire. Je ne reçus que des compliments à son sujet. Non seulement elle avait gagné par son travail les deux mille piastres que le tenancier m’avait avancées, mais je trouvai deux mille piastres supplémentaires à mon compte. Elle était fière de la surprise qu’elle me faisait.

Le lendemain, je mis l’autruche dans une autre maison. Le premier jour elle dormit. Le deuxième jour, quand j’arrivai afin de surveiller sa conduite, je ne la trouvai plus. Elle avait assommé la patronne qui, honteuse de sa paresse, l’avait rappelée au sentiment de sa dignité. Elle s’était sauvée. Où était-elle ?

Vous comprenez bien ? c’était l’un de mes titres de rente qui disparaissait !

Avant de m’adresser à la police, ce qui coûte toujours cher, je cherchai tout seul. J’appris par un Martigues[1] qu’une « nouvelle » venait d’entrer dans

  1. Il y a deux clans principaux parmi les caftanes : les Parisiens et les Marseillais. Les Parisiens appellent les Marseillais : les Martigues.