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LE CHEMIN DE BUENOS-AIRES

pas de situation, que je suis bien connu, sur la place, comme un dégoûtant. — Tiens ! j’y vais tout de suite, dit le Martigues.

Le soir il vint me raconter son travail. Il n’avait pas voulu pousser jusqu’au bout par correction. Mais il me dit : Ça ira ! — Attends ! je dis, je vais t’aider, retourne la voir à la fin de la nuit.

J’allai dans sa tanière. Je commençai à faire le méchant. Elle rit. Je savais pourquoi ! J’insistai. Ah ! qu’elle dit, si tu persistes, je te lance un Martigues dessus. — Tu as un Martigues je dis. Tant mieux, c’est juste ton affaire. Moi je vais retrouver ma vraie femme. Toi tu n’étais que ma descente de lit. Je crache sur toi. Et je partis.

Le lendemain c’était fait. Le collègue me versait les treize cents piastres. Savez-vous ce qu’elle est devenue ? De déchéance en déchéance ! Elle a fini dans une tôle créole. Voilà ce que c’est d’avoir une mauvaise conduite !


Le champagne, à Buenos-Aires, se paye en pesos. Il faut montrer trois cents francs pour avoir le droit d’ôter le capuchon à une bouteille. Je ne sais en quoi il se payait dans l’appartement de Maïpu. Ce devait être en une excellente monnaie internationale : il ne manquait pas, et il était fameux.

J’entendis une porte claquer, une porte d’entrée.