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LES COMITADJIS

fut tué à Begnista ». Une autre voix : « Mes frères furent tués à Guevguéli. » Et partout, autour de moi : « Mon père… Mon frère… »

Affaires de bandes à bandes. À l’attaque bulgare répond la défense serbe.

— Aujourd’hui, messieurs, dans ce temps qui me semble une trêve, que faites-vous donc de vos journées ?

— Nous organisons la population pour la lutte révolutionnaire.

— Et la population est contente ?

Du ton que l’on dirait : « En doutes-tu, idiot ? » l’interlocuteur répond :

— Elle ne nous permettrait pas de l’abandonner.

— En tout cas, messieurs, je vois que votre affaire est assez bien montée.

— Nous sommes aussi forts que sous Alexandroff et, quand nous voudrons, nous pourrons tout déclencher…

… Murmures… Mouvement dans le groupe des quatorze. Mes amis se lèvent. Ils marchent à la rencontre d’un jeune homme qui, à trente pas encore, s’avance prestement. Mince, rasé, juste assez grand pour ne pas être petit. On sent que l’inconnu a la poignée de main impatiente. Il est le plus jeune, et les autres l’entourent comme un