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LES COMITADJIS

lages du district de Svetivratch. La promenade terminée, la bande les ligote à deux potences, et les quarante rigolos, chacun une cigarette au bec, se mettent à fumer comme des paquebots autour des deux planteurs, histoire, sans doute, de leur montrer qu’eux aussi ont du bon tabac ! À Ploski, le secrétaire percepteur et son clerc ne s’avisent-ils pas de dispenser les contribuables du pourcentage réservé à la Terreur ? On les suspend par les pieds, dans une écurie, au milieu du fumier, seul miroir digne de leur âme. À Mitinoff, vingt-deux jeunes gens refusent d’entrer dans la milice ; on les traite à coups de fouet, et comme l’agent de police de la sous-préfecture se permet de protester, on le renvoie à Sofia, sans culotte, se plaindre au ministre de l’Intérieur, une fesse peinte en rouge et l’autre peinte en vert. Là, interdiction à cette épouse de vendre ses moutons, son mari ayant fui vers des régions meilleures. À Samakov, deux « déserteurs » échappés des bandes, abattus sans avertissement par un anonyme fusil automatique italien. À Gorna-Djoumaya, pourquoi cette femme court-elle de maison en maison à la recherche de vingt-cinq mille levas ? C’est pour abréger les tortures que, depuis trois Jours, subit son mari dans cette habitation aux jolis petits volets jaunes. Et ici,