Ivan et Mara sont deux fleurs de la corbeille révolutionnaire.
Mara Bounéva n’est pas une cavalière, quoique l’un de ses portraits la représente à cheval. On ne la voit pas, au cours de son histoire, caracolant, sabre haut, à la tête d’une tchéta. On peut même assurer que si le coursier où l’a juchée un admirateur se mettait à galoper, on ne tarderait guère à ramasser Mara. Donc, rien d’une amazone ; c’est une institutrice et même elle est mariée.
En ce temps-là, voilà trois ans, un événement survint, à Skoplié, l’ancienne Uskub des Turcs, aujourd’hui capitale de la Macédoine serbe. Un événement ? Pas même. Le fait s’appelait : « Le procès des étudiants macédoniens. » Il s’agissait de jeunes gens qui, élevés à la serbe, conspiraient en faveur de la cause bulgare.
L’instruction du complot se déroula selon les mœurs des prisons balkaniques. Si, d’aventure, j’étais arrêté par ici, mon premier soin, en arrivant à la geôle, serait de sonner le gardien-chef.
— Voyons, lui dirais-je, voulez-vous que nous fixions ensemble le programme de mes noces avec la justice ? Que pensez-vous du lundi pour jouer de la baïonnette contre ma poitrine, du mercredi pour me faire creuser mon lit dans la terre, de la nuit de vendredi à samedi pour me conduire jus-