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LES COMITADJIS

Et, sans plus attendre, elle réclama l’honneur de tuer Prélitch.

Ici, l’on peut, une fois de plus, juger de la beauté d’une véritable organisation. La séduisante Macédonienne avait cru, dans sa candeur, qu’il lui suffirait de claquer la porte de son foyer, de partir sur ses petits pieds, de recevoir, à genoux, le saint revolver, de prendre le train, de franchir la frontière, de se faire annoncer à Prélitch pour, incontinent, l’assassiner.

L’innocente !

— Que faites-vous, Mara Bounéva ? demanda le seigneur Vantché.

— Je suis institutrice.

— Ne savez-vous faire autre chose ?

— Je fais des chapeaux.

— Bien !

Une femme vient réclamer un revolver, elle dit qu’elle fait des chapeaux, aussitôt le Comité révolutionnaire l’embauche.

L’Orim installera Mara Bounéva modiste à Skoplié. Ces professionnels de l’assassinat montent une maison de modes ! Ces mains rouges vont tripoter des rubans et Vantché va vendre des bibis ! Ô vie ! éternelle rigolade.

Mara Bounéva a passé la frontière. De Macédonienne bulgare, elle est devenue Macédonienne