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LES COMITADJIS

avec eux ! Le paysan ne savait même pas faire cuire son pain. C’était une étable ottomane pour des cochons de chrétiens. Les révolutionnaires se firent réformateurs, organisant leur courrier, leur service sanitaire, distribuant la quinine, châtiant la ménagère malpropre, montrant comment il fallait enfourner. Concurremment, les fusils ne manquant plus, ils formaient leurs premières bandes.

Habillés de laine brute, chaussés de babouches au nez retroussé, ceinturés d’un triple rang de cartouches, le regard provocateur et la figure complètement entourée d’un buisson épineux de barbe et de cheveux, tels apparaissent nos haïdoucs.

Le gouvernement de Constantinople est-il à ce point aveugle et sourd ? Quatre ans après le fameux duo de Ressen, cherchant les preuves d’un crime de droit commun commis à Veniza, il trouve des bombes dans des sacs de riz pendant aux flancs d’un âne innocemment conduit par une femme enceinte. Les affiliés ne négligent rien. Ils connaissent le respect des Turcs pour les futures mères. Ils ont introduit pas mal de mitraille de cette façon-là. Cette fois, la ruse est éventée, l’Orim découverte. Les bachi-bouzouks, lâches en liberté, saccagent les parterres de MM. Damian, Groueff et Péré Tocheff.

La répression fut sans quartier. Les prisons