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LES COMITADJIS

tendre avec assurance comprendre comme un frère le Macédonien qui les aborde.

Français, qui de 1915 à 1918, soldats de l’armée d’Orient, offrîtes d’abord aux moustiques, dans ces vallées amères, une peau primitivement réservée aux Bulgares, souvenez-vous ; que remarquiez-vous en arrivant dans villes et villages ? Trois bâtiments souvent dressés l’un près des deux autres : l’école grecque, l’école bulgare, l’école serbe. La propagande s’arrachait les enfants. Nous avons tous connu des familles où un frère se déclarait Serbe, l’autre Bulgare et, quand ils étaient trois, le troisième optait pour la Grèce. Ces magnifiques plaisanteries n’étaient pas générales, nous l’accordons, encore montrent-elles la dramatique figure de la Macédoine.

Il peut vous sembler, ce pays étant divisé en trois, qu’une solution aurait dû intervenir, les Grecs allant chez les Grecs, les Serbes chez les Serbes, les Bulgares chez les Bulgares. Ce fantastique exode n’appartient pas à un rêve. Il eut lieu pour les Grecs et pour les Bulgares. Les peuples d’Occident, contemporains égoïstes, n’ont pas jeté un regard sur cette pitoyable migration : d’un côté huit cent mille Grecs d’Asie-Mineure, de l’autre cent quarante mille Bulgares de Thrace, les uns après la victoire de Mustapha Kemal venant se