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PÊCHEURS DE PERLES

tous les pêcheurs de perles et lui donner comme signification que, malgré la part des autres circonstances : lieu de naissance, coutume de tribu, nécessité d’assurer sa pitance, un rêve peu raisonnable embrume leur cerveau. Les malheureux grattent au fond de la mer et l’on dirait qu’ils marchent dans la lune ! On peut affirmer, leur ignorance étant prise en considération, qu’ils préfèrent être plongeurs qu’actionnaires d’une bonne mine de charbon. Ah ! poètes superbes et illettrés !

— Pourquoi es-tu tombé dans le vermicelle ?

— À cause du dôl, et il montra la trace d’une brûlure, sur sa jambe droite.

Le dôl est un poisson-torpille plus large que la main, qui fonce sur le plongeur et, au contact de la peau humaine, lâche une décharge électrique. Il brûle comme un fer rouge. Quand on peut s’emparer d’un dôl et le ramener à l’air, il fond en eau, tel un morceau de glace.

— Il y a le loéthi aussi, dit-il. Il est rouge, ne brûle pas, mais fait des cloques. L’endroit qu’il a touché enfle ainsi que sous un coup de courbache.

— Et les requins ?

— Quand on les voit venir, on crie : hou ! hou ! hou ! Ils ont peur et s’en vont !

Les lâches !

L’agent général de vermicelle pour les îles Far-