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PÊCHEURS DE PERLES

lante. Véritables colonnades, des piles de pneus s’élevaient de la porte jusque dans le couloir. Mais je m’occupais de perles et lui en achetait, peut-être trouverions-nous là un sujet de conversation. J’entrai. Il me sembla d’abord gravir les escaliers secrets de la Conciergerie ou de la Tour de Londres. Combien de jours me faudrait-il pour découvrir Philby dans cette immensité ? Enfin j’atterris sur une terrasse. Quatre singes épouvantables, grands comme des hommes, enchaînés comme des criminels, bondirent sur mes pas. Je portai la main à mon cœur, heureusement il battait toujours, alors, certain de vivre encore, je poussai un long cri. M.  Saint John Philby apparut, un sourire infiniment doux sur un masque féroce. Lorsqu’une nouvelle mouche débarque à Djeddah, Philby connaît le but de son voyage, le nom du père de la mouche et celui de la mère. C’est vous faire comprendre que je n’eus pas besoin de lui présenter mon extrait de naissance.

— Je viens saluer, lui dis-je, le roi de l’Arabie.

— Vous voulez être reçu par Ibn Seoud ?

— Mon cher confrère (Philby est aussi journaliste), le roi de l’Arabie, c’est vous !

— Moi ? Je vends des balances, de la quincaillerie, des pneus, des autos et des voitures d’enfants !

Il faut compléter le portrait de Philby, le ro-