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PÊCHEURS DE PERLES

mis dans un bateau et dirigé sur Londres. Les augures l’attendaient. L’homme mystérieux sortit de nouveau sa carte. Chacun l’examina longuement, lord Curzon le dernier. Cela fait, le lord dit au prestidigitateur : « Monsieur, vous êtes un dément », et il lui rendit le carton. Philby remit son chapeau, chercha un bon hôtel, et, là, commanda une bouteille de bordeaux rouge. À peine avait-il fini de la boire que la première querelle éclatait entre le roi des augures et le candidat du pauvre agent rasé à l’Arabe d’Arabie. Le buveur de bordeaux fut ramené dans le cabinet où les quatre murs lui répétaient qu’il était un fou. Tous les joueurs de l’autre partie l’attendaient. La pauvre carte que l’obstiné jeta sur le tapis ne tarda pas à être entièrement recouverte. Les augures, cette fois convaincus, rirent au nez de l’Anglais amateur de vin français. Philby devait revenir une troisième fois dans le même cabinet. Sa carte, battue à Londres, gagnait en Arabie. Son Ibn Seoud culbutait leur roi Hussein. Puisque la folie régnait, on rappela les sages, et le « fou » fut chargé des intérêts de la Grande-Bretagne.

La forteresse de Philby ne paraissait pas accueil-