Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/113

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Nous partons. Le sambouk qui nous porte va jeter l’ancre sur un banc. C’est le plus grand sambouk des îles Farsans : quarante hommes d’équipage, tous dopés, du moins en ayant l’air. Ils gambadent comme des démons. Chacun à la fois prononce sa formule magique. Chérif essaye d’en traduire quelques-unes. Il saisit : « Que la voile devienne noire si mes huîtres sont vides. » « Que le soleil entre dans ma tête pour faire fondre le dôl (le poisson électrique). » « Sois riche et sois sauf. » « Qu’importe d’être sourd puisque l’huître ne parle pas. » « La plus belle sera pour Mahomet. » « J’ai pêché à Bahr-Agiam. » Au-dessus de tout cela, deux mots : Ya-Mal ! Ô Fortune !

Le nakuda, d’une voix terrible, lance : Taouaf ! Soulevez !

La cacophonie s’apaise. Ils courent. La moitié