Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/182

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Aden est un décor où l’on s’étonne de ne pas voir des diables se promener avec leur fourche. Les uns dévaleraient des rochers, les autres y grimperaient. De temps en temps, ils piqueraient un damné récalcitrant et, le lançant par-dessus leur épaule, l’enverraient se refondre dans une chaudière.

Les chaudières d’Aden sont sept dents géantes et creuses qui, comme des marches, escaladent une immense masse volcanique. Dans l’espoir de tromper je ne sais qui, les historiens de l’Arabie les appellent des citernes. Et si l’on dit qu’elles datent de la reine de Saba, c’est pour ne pas avouer que, bel et bien, elles sont l’œuvre de Lucifer.

Sur une terre en feu, hérissée de hautes aiguilles de pierre, les chemins, pour sortir de ce chaos, montent, tournent, virevoltent, dégringolent à pic, s’enfoncent sous des tunnels, se brisent sur des rocs.