Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/200

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la côte même, et un quai, parallèle à cette muraille, formait le port, long couloir d’eau. Une autre tour, damier de pierres blanches et noires, rappelait l’ouvrage avancé de Messine. Une grande machine à colonnades, avec un air tout à fait grec, dominait au premier plan. New-York, Rome et Athènes ! Où tombions-nous ?

Nous nous apprêtions à débarquer. C’était aller trop vite. Il nous fallut changer de sambouk. Le Persan porterait nos lettres, nous l’attendrions parmi les sicaires.

L’Hamd Oullah ! (Louange à Dieu !) dit Chérif Ibrahim en enjambant la mauvaise galère.

L’Hamd Oullah ! répétai-je sagement

L’Hamd Oullah ! renvoyèrent les bouches farouches.

Après tout, peut-être n’étaient-ils pas anthropophages !

Chérif Ibrahim leur parla de Dieu, d’Ibn Seoud, de la Mecque. Eux fumaient le tin-tin, un tabac vert, dans une petite pipe, une pipe pour huit. Ils se la passaient, tirant une fois chacun. Au quatrième, la pipe était finie, ils la rebourraient, et les quatre autres l’épuisaient. Autant aurait valu tenir un discours à leurs rames. La tentative n’alla pas plus loin.

Le Persan revint. L’amiral de la mer avait pris connaissance de la lettre. Il nous autorisait à mettre