Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/211

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Montent des Persans, montent des Indiens, montent des Arabes, monte un Anglais. C’est le docteur. Il porte une boîte à la main. Qu’il prenne mes deux bras, mes deux jambes et me revaccine s’il le veut, mais, au nom de mes malheurs passés, que le gentleman me laisse descendre, par pitié ! D’ailleurs j’ai le visa. Qui veut le voir ? Vous ? Non ! cela n’intéresse pas le docteur. Vous, monsieur l’Arabe ? Lui non plus. Vous, peut-être, qui vous asseyez à cette table et sortez des tampons ? Lui-même. Alors, regardez, c’est écrit sur mon passeport : « Délivré à la légation britannique de Djeddah ; bon pour la TransJordanie, l’Inde, l’Irak, Bahrein. » Bahrein est ajouté par faveur, je le sais. Les Anglais de Djeddah n’avaient pas le droit de m’envoyer à Bahrein. Enfin, c’est signé et le sceau de l’Empire couvre la gentillesse. Vous me laissez descendre ? Ah ! merci ! Salut au cheikh ! Salut à l’Intelligence Service ! Salut à l’Empire britannique !

Vite un sambouk à moteur. Le plus rapide. Hep ! passez les bagages, ne ménagez pas votre peine. J’ai du flouss ! Qui veut tâter mes sacs d’or ? Écrasez les autres humains. Tant pis ! Je suis pressé.

Le moteur ronfle. Nous voilà partis. Mais, mais il y a des arbres à Bahrein ? En existe-t-il donc