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PÊCHEURS DE PERLES

rif Ibrahim qui saluait l’aurore. Il y a de cela bien des années !

Au cours de la guerre, les pouvoirs compétents le recherchèrent longtemps dans les tranchées de France. Quoique muet, il répondit à l’appel. L’Arabe entrait en révolte contre le Turc. Et, parmi les Anglais qui fondaient des royaumes, Chérif Ibrahim, insinuant sa longue barbe, s’en alla mettre, avec les soldats du Prophète, le siège devant Médine.

De tout cela, vous déduirez qu’il connaît la région.

Des rois l’adorent ; d’autres le veulent pendre ; mais, tout bien considéré, de la mer Rouge au golfe Persique, il est précieux plus que dangereux. Tel est le compagnon de ma course aux perles : l’homme qui n’a pas eu peur d’avoir chaud.

Il était au bout d’un long couloir voûté donnant sur la mer. On aurait plutôt dit l’entrée d’un couvent maudit : c’était le port. Chérif avait quitté le fez et portait le voile. Une espèce de boudin en laine blanche couronnant deux fois sa tête retenait ce voile. Les Arabes appellent ce boudin : agal.