Page:Londres - Pêcheurs de perles, 1931.djvu/236

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Ils ont la teigne.

Tous souffrent de maux d’oreilles. La perforation du tympan est générale, presque générale. D’ailleurs, ils attendent l’accident avec impatience. Tant que les plongeurs ne sont pas sourds, on ne les considère pas comme étant de classe.

Sous la pression de l’eau, les vaisseaux de leurs poumons se rompent. Beaucoup remontent, du sang leur sortant par le nez, par les oreilles. La bronchite aiguë est leur lot commun.

Les troubles cardiaques sont nombreux.

Les aveugles… vous savez déjà ! Il est vrai que la cécité, on peut bien le rappeler, n’est pas un empêchement au métier de plongeur.

Leur santé, leur avenir, leur malheur n’intéressent personne. Les nakudas sont indifférents à l’hécatombe. Pendant le rôss, les hommes qui saignent n’ont pas droit au repos. La mer est un peu rouge autour du boom, c’est tout.

J’ai couru Bahrein, sur ses deux îles. Je ne cherchais pas les jeunes, ceux qui tiennent encore — ils étaient en mer, sur les bancs — mais les vieux seulement, ceux de vingt-huit, vingt-neuf ans. J’en ai trouvé dans les souks, assis parmi les mouches, et toussant.