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PÊCHEURS DE PERLES

que vous écraser de leur supériorité, ce qui ne gêne guère la respiration. L’atmosphère est si violemment fanatique que le nudiste qui passe sans vous foudroyer ne vous paraît pas être un homme sérieux ; on doit se retenir pour ne pas le frapper à l’épaule et lui dire : Farceur, va ! Quant aux bédouins, le ciel me préserve de les revoir en rêve, le souvenir que je garde d’eux me donne de froides sueurs. À chacune de leurs rencontres, j’avais l’impression qu’ils cherchaient deux planches pour me mettre au milieu et scier ensuite le tout ensemble.

Les femmes ? En voici, paquets de hardes en marche, la tête sous la cagoule. Tantôt les deux trous de cette cagoule restent ouverts et l’on ne voit de la femme qu’un regard qui roule ; tantôt d’autres cagoules ont mis leurs volets, c’est-à-dire deux morceaux d’une étoffe moins épaisse cousus devant les yeux. Un enfant de chez nous en frissonnerait d’épouvante. En ajoutant les hiboux, les natives de Djeddah coiffées par la coutume exactement comme les hiboux le sont par la nature, je crois pouvoir dire que j’en avais pour mon argent.

Par surcroît, Djeddah, la ville bâtie, est d’un aspect ahurissant. On s’attend à quelque chose